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Le premier symposium de l’union des femmes reporters sportives d’Afrique (UFRESA), se tiendra à Abidjan le 07 novembre prochain au Centre sportif, culturelle et tic ivoiro-coréen Alassane Ouattara, autour du thème « Quelle place pour les femmes dans le journalisme de sport en Afrique enjeux défis et perspectives »

Avant ce grand événement qui rassemblera de nombreuses délégations qui viendront de plusieurs nations africaines, Elisabeth Goli, présidente de cette organisation féminine, lève un coin de voile dans cette interview sur l’organisation pratique de cette activité et les attentes pour les membres de sa corporation.

1- « Quelle place pour les femmes dans le journalisme de sport en Afrique. Enjeux, défis et perspectives ?  » Qu’est-ce qui vous a poussé à choisir ce thème pour ce 1ᵉʳ Symposium de l’UFRESA ?

Ce thème a été retenu par le comité d’organisation suite à un constat. Nous avons été inspirées par le quotidien de la Femme Reporters Sportive. Du nord au sud, de l’est à l’ouest, elle doit faire face à des préjugés, des a priori.

Rien n’est acquis pour la femme à la naissance dans nos sociétés patriarcales. Les filles sont reléguées au second plan au sein de la cellule familiale et de la société. La fille doit se battre, faire plus d’effort que le garçon. C’est la suite logique de cette perception du sexe féminin, d’ailleurs appelé sexe faible qui transparaît dans la vie professionnelle, dans nos rédactions et partout ailleurs.

Lorsque nous arrivons dans les Rédactions, souvent on nous regarde avec du mépris, des à priori, etc. on ne voit pas la femme reporter sportive comme une professionnelle avec les mêmes talents et qualités que les hommes. D’ailleurs, si vous faites le tour des rédactions, vous verrez que les femmes ne couvrent en général que les sports dits mineurs. Le football est la chasse gardée des hommes. Fréquemment, dans les médias audiovisuels, elles ne mettent que leurs voix sur les reportages des hommes.

Voyant que les femmes reporters sont habituellement reléguées au second plan, nous voulons à travers nos activités mettre l’accent sur le fait qu’elles ont leur place dans ce milieu. Il faut juste leur faire confiance et leur donner du crédit.

2- À votre avis, dans cet environnement sportif particulièrement masculin, les femmes reporters sportives peuvent-elles tirer l’épingle du jeu ?

(Sourire) Notre génération en est un exemple palpable et même d’autres jeunes venues après nous. Nous figurons au nombre, si je peux m’exprimer ainsi, des pionnières de la presse sportive dans notre pays. Nous avons couvert des grands rendez-vous sportifs comme les Jeux Olympiques, les Coupes du Monde de football masculin et féminin, les CAN au football. Nous avons été à d’autres grands rendez-vous tels que les championnats et coupe du monde de Taekwondo, le Basket-ball, des Tours cyclistes, à savoir le Tour du Faso sur invitations spéciales du comité d’organisation, etc. Nous avons participé à des colloques, symposium internationaux sur le sport, etc. C’est juste une question de rigueur et surtout d’ambition. Nous avons eu des devancières comme Elyane Hervo (Membre d’honneur de l’Ufresa-Côte d’Ivoire), Germaine Boni en Côte d’Ivoire, également de l’Ufresa qui ont tracé les sillons et qui n’ont pas démérité. Elles étaient à tous les rendez-vous sportifs d’envergure. Elyane est aujourd’hui une grande consultante. Elle le fait aisément.  Ces dames ont inscrit leurs noms en lettre d’or dans la presse sportive ivoirienne. Dans d’autres pays comme au Sénégal, nous avons N’deye-Dome Thiouf, au Mali Assa Soumaré, en Afrique Centrale il y a Evelyn Watta du Kenya, Vice-présidente de l’Association internationale de la Presse sportive, membre de l’Ufresa qui exerce aujourd’hui à la TV du Comité internationale Olympique en Espagne. Dans le Maghreb, il y a Asma Halimi en Algérie, etc. Il y a tellement de dames qui se sont démarquées et continuent de le faire. C’est vous dire que la presse sportive ne doit plus être considérée comme la chasse gardée des hommes. C’est un métier comme tout autre qui peut et est d’ailleurs bien exercé par les dames. Nous travaillons, dans nos différentes rédactions, à démontrer que c’est un métier comme tout autre qui peut et est d’ailleurs bien exercé par les dames.

3- Y a-t-il des chances que les Reporters sportives contribuent au rayonnement de ce domaine.

Pourquoi des chances ? Là n’est même pas la question. Les femmes reporters sportives contribuent depuis toujours au rayonnement du sport et à celui de la presse sportive à travers la qualité de leur travail. Elles ont une conscience professionnelle très pointue. La seule chose qui manque à certaines, c’est l’audace. Oui, nous devons oser et nous affirmer.

4- Qu’est-ce qu’il faudrait retenir au soir  de ce symposium dont le choix de la date n’est pas anodin ?
Nous voulons inviter les décideurs, les employeurs et même nos confrères à faire davantage confiance à la femme reporter sportive. À ne pas la regarder autrement dans une Rédaction. Au plan professionnel, elle doit être vue comme l’égale de l’homme parce que capable de faire le même travail et peut-être même mieux parfois. Et on sait tous comment d’ailleurs les femmes sont capables de se surpasser pour faire d’excellentes choses. Les femmes reporters sportives ont beaucoup à apporter dans ce métier. Les femmes reporters sportives ont beaucoup à apporter dans ce métier et sont résolument engagées dans la promotion, la médiatisation du sport, du mouvement sportif et des acteurs du domaine.

Interview réalisée par MS

 

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