Médecine du sport, dopage des athlètes, dans le contexte de la CAN qui interviendra dans quelques mois, Dr Jean Serge Koffi, Président par intérim du Comité national de lutte antidopage nous en parle sans faux fuyant.
Dr Jean Serge KOFFI (Président par Intérim du CNLAD, Agent de contrôle antidopage)
« Nous ne sommes pas encore associés à l’organisation de la CAN 2023 »
1 – Que devient le Comité National de lutte antidopage ?
Le Comité national de lutte antidopage est bien là, en place et fonctionne comme à son habitude discrètement.
2- Depuis quelques temps, vos activités sont en berne. A quoi cela est dû ?
Nos activités paraissent en berne parce que nous travaillons essentiellement sur des segments peu visibles comme : la participation aux différents programmes de l’AMA (Agence Mondiale Antidopage) et aux réunions de l’Orad zone 2 et 3 (organisation régionale antidopage) qui regroupe les pays d’Afrique de l’ouest, sans oublier les réunions du comité exécutif de l’UAMS (Union Africaine de Médecine du Sport) qui vient de tenir son congrès scientifique à Rabat avec la participation effective du professeur Constant Roux accompagné du Dr Zarour Talil lui aussi membre du CNLAD. Mais nous travaillons également sur : la sensibilisation des dirigeants des fédérations sportives et des athlètes de hauts niveaux. La sensibilisation des médecins et agents de santé à la lutte antidopage.
Nous sortons d’ailleurs d’un séminaire de formation le 15 septembre dernier organisé par le CSTICAO (centre sportif et TIC Alassane Ouattara). Le CNLAD effectue également, dans la discrétion que confère la nature de ce genre d’action sur le contrôle antidopage biologique des athlètes en compétition et hors compétition. Les résultats et rapports d’activités de ce type étant confidentiels, il est normal que notre discrétion apparente donne cette impression d’activité en berne.
3 – Prof Constant Roux, est-il toujours aux commandes du Comité ?
Notre pays, la Cote d’ivoire a encore la chance d’avoir le Prof. Constant Antoine Roux (très respecté des milieux sportifs et scientifiques en Afrique et dans le monde), comme Précurseur de la médecine du sport, de la lutte antidopage en côte d’Ivoire et promoteur principal de cette discipline en Afrique.
En tant que Président en exercice, Il est toujours aux commandes du Comité National de Lutte Antidopage.
Votre serviteur Dr. Jean Serge KOFFI qui collabore avec le Professeur sur les questions du dopage depuis plus de quinze ans assure l’intérim de la Présidence du CNLAD en l’absence du Professeur Constant Roux pour raison de santé
4- Quels sont vos rapports avec les fédérations sportives en Côte d’Ivoire ?
Compte tenu du cout élevé des tests de contrôle antidopage, notre action a jusque-là a consisté en l’information, l’éducation et la communication de l’ensemble du mouvement sportif ivoirien sur la question du dopage. Sur indication de l’Agence Mondiale Antidopage et / ou des fédérations internationales olympiques, nous procédons régulièrement à des contrôles sur les athlètes de haut niveau, hors compétition et pendant les compétitions surtout internationales.
5- Quelle est l’étendue de la compétence du Comité de lutte antidopage ?
Le CNLAD est créé par décret n 2005 – 119 du 24 février 2005 portant création du comité national de lutte antidopage.
Ce décret confère au CNLAD un vaste domaine de compétence.
Il stipule en son article 5 que le CNLAD est seule habilité à engager une action relative aux procédures de prélèvement et d’analyse de spécimens biologiques.
En autres missions, elle se doit de : lutter contre le dopage en milieux sportifs, Scolaires, universitaires, et associatifs ; veillez à la sauvegarde des valeurs éthiques du sport et à la protection des la santé des sportifs ; informer le personnel médical sur les classes de substances et des méthodes interdites assimilées au dopage ; sensibiliser les encadreurs sportifs, et Medico sportifs a la lutte contre le dopage ; veiller à l’application des recommandations des organisations internationales de lutte antidopage ; œuvrer à l’accréditation par les institutions internationales de lutte antidopage de laboratoires nationaux de contrôle antidopage.
6 – Dans quelques temps la Côte d’Ivoire abritera la Coupe d’Afrique des nations. Quels sont vos rapports avec le Cocan ?
Pour l’instant nous ne sommes pas encore associés à l’organisation de la CAN 2023.
Nous avons néanmoins adressé des courriers au Cocan depuis 2022 en vu d’apporter notre expertise pour l’organisation de la CAN 2023. Ces courriers sont restés sans suite malgré nos relances régulières.
Je rappelle que le CNLAD a avec ses agents de contrôle antidopage été accrédités par l’Agence Mondiale Antidopage, réalisé le contrôle antidopage de la quasi-totalité des évènements sportifs nationaux et internationaux organisés en Côte d’Ivoire. On peut citer entre autres la Coupe du monde de taekwondo, le Grand prix de taekwondo,
Les Coupes d’Afrique de Basket Ball, les Jeux de la francophonie etc….
Sans oublier comme signifié les contrôles hors compétitions régulièrement réalisés sur les athlètes internationaux à la demande de l’agence mondiale antidopage.
Nous sommes donc suffisamment entrainés et suffisamment outillés en ressources humaines et organisationnelles pour réussir le pari de la CAN 2023 en Côte d’Ivoire.
7 – Outre le Comité de lutte antidopage, il existe la commission de la médecine du sport. Ces deux structures ont elles le même domaine de compétence ?
Le décret 2005-119 du 24 février 2005 portant création du CNLAD dit en son article 4 que, Le Comité National de lutte antidopage assiste le gouvernement ivoirien dans la mise en œuvre de sa politique antidopage.
Le CNLAD a une mission bien spécifiée dans son décret de création.
Il n’existe donc aucune autre structure officielle en côte d’ivoire qui a cette mission en dehors du CNLAD.
Il existe néanmoins une Association Ivoirienne de Médecine du Sport (AIMS) créée depuis 1975 par le Prof. Constant Antoine ROUX dont je suis membre qui œuvre à la promotion de la médecine du sport en Côte d’Ivoire.
8 – N’y a-t-il pas de conflit de compétence entre ces deux structures ou cela ne fait pas doublon dans la pratique ?
Il ne saurait avoir conflit de compétence ou une quelconque ambiguïté entre une structure créée par décret ayant pour domaine de compétence bien centrée sur la lutte antidopage, et une association de médecine de sport.
Le CNLAD est et demeure l’unité technique et opérationnelle officielle de l’état de cote d’ivoire en matière de lutte contre le dopage.
L’un des éléments importants dans la validation des résultats sportifs de nos jours est le contrôle antidopage. Ce contrôle implique la mise en place d’un dispositif qui doit être intégré à l’organisation (détermination et mise en place du circuit du contrôle antidopage dans tous les stades homologués par la FIFA pour l’organisation de la CAN 2023, identification, recrutement, formation / recyclage du personnel antidopage, l’identification / équipement de salle antidopage, l’acquisition du matériel de antidopage.)
Cette implication doit être faite au travers de mission de prospection (identification des salles, du personnel antidopage). Elle permettra de former le personnel local, de favoriser la décentralisation des actions de l’antidopage et d’avoir des acquis qui seront Perrens pour l’organisation d’évènements futurs dans ces différentes localités.
En effet si des efforts considérables ont été faits dans la construction des infrastructures sportives, nous devrions également en faire en termes de développement et de renforcement compétences locale pour la lutte antidopage.
Cette coupe d’Afrique des nations 2023 devrait être une opportunité d’accroître le nombre du personnel local antidopage susceptible de tenir le pari de supervision antidopage de toutes ces infrastructures sportives créés à travers le pays après la CAN 2023.
Il serait souhaitable d’intégrer le CNLAD qui est l’Organisation Nationale Antidopage ivoirien créée par l’état de Côte d’ivoire et reconnu par l’Agence Mondiale Antidopage (AMA), afin d’éviter des malentendus qui pourrait négativement sur la côte d’ivoire sportive.
SERCOM