
La décision du Conseil constitutionnel repose principalement sur l’absence de Laurent Gbagbo et de Tidjane Thiam sur la liste électorale. Selon la présidente de l’institution, Chantal Nanaba Camara, « le Conseil constitutionnel a de façon constante exigé la qualité d’électeur comme condition d’éligibilité ».
L’ancien président laurent Gbagbo fait face à une condamnation judiciaire qui a entraîné sa radiation des listes électorales. En outre, la présidente du Conseil constitutionnel a précisé que son dossier n’avait pas obtenu le nombre de parrainages valides requis, un autre motif de rejet.
Pour le président du PDCI-RDA Tidjane Thiam, la radiation de la liste électorale résulte d’une décision de justice d’avril 2025, qui a estimé qu’il avait perdu sa nationalité ivoirienne en acquérant la nationalité française en 1987. Le camp Thiam conteste cette décision et a même saisi le Comité des droits de l’homme des Nations unies.
Le rejet des candidatures de ces deux figures majeures de l’opposition est un coup dur pour leurs partis respectifs, le PPA-CI de Laurent Gbagbo et le PDCI-RDA de Tidjane Thiam, ainsi que pour leurs partisans. L’opposition ivoirienne dénonce depuis plusieurs mois ce qu’elle qualifie de « verrouillage du scrutin » et d’exclusion de ses principaux leaders.
Des personnalités telles que Simone Gbagbo et d’autres candidats de l’opposition ont vu leurs dossiers déclarés recevables. Cependant, le rejet des candidatures de Gbagbo et Thiam, considérés comme les principaux challengers au président sortant Alassane Ouattara, soulève de vives inquiétudes quant à la crédibilité et à l’inclusivité du processus électoral.
Le Conseil constitutionnel a validé cinq candidatures, dont celle du président Alassane Ouattara, de Jean-Louis Billon, d’Ahoua Don Mello, de Simone Gbagbo et d’Henriette Lagou. Cette liste restreinte promet un scrutin à enjeu, mais qui se déroulera sans les deux principaux opposants. Le rejet de plusieurs autres candidatures, dont celles de Vincent Toh Bi et Assalé Tiémoko, a également été prononcé.
La décision du Conseil constitutionnel marque une étape décisive de la course à la présidentielle ivoirienne de 2025. Reste à voir quelles seront les prochaines réactions de l’opposition et si le dialogue politique, prôné par certains acteurs, permettra d’apaiser les tensions et de garantir un scrutin paisible et crédible.
JMB